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Sons Of Anachy : Saison 6

Ep.13 :
Ep.12 :
Ep.11 :
Ep.10 :
Ep.9 : John 8:32
Ep.8 : Los Fantasmas
Ep.7 : Sweet and Vaded
Ep.6 : Salvage
Ep.5 : The Mad King
Ep.4 : Wolfsangel

12 septembre 2013, par Pierre Sérisier

Sons of Anarchy – Carnage inattendu

Il est préférable d'être à jour pour lire cette note

Sons of Anarchy ne s'est jamais montrée avare avec la violence. Voilà, un reproche que l'on ne peut pas adresser à la série de Kurt Sutter qui vient d'entamer sa sixième saison sur FX. De ce point de vue, le premier épisode proposé cette semaine ne fait pas exception à la règle avec à peu près tout ce qu'on peut imaginer (viol d'un prisonnier en cellule, meurtre par noyade dans une baignoire remplie de pisse, torture d'une prostituée qui tournait dans un film porno, etc.)  Mais, au risque de choquer, on a envie de dire que pour les gars de Samcro, ce genre de choses relève plutôt du "business as usual".

Pour les aficionados de SOA, ce n'est pas au travers de ces quelques scènes que le premier épisode de la nouvelle saison a pu surprendre. Non, en fait, l'étonnement est venu d'ailleurs. D'un petit garçon blondinet, joli comme un coeur, auquel on accorderait l'ostie sans confession et qui semble traverser cette première heure comme un fantôme. Ne parlant pas, se contentant d'être là.

On a dans un premier temps le sentiment d'un flashback, comme si l'enfant était une version de Jax jeune, à une autre époque de sa vie. En fait, il n'en est rien (Jax et le gosse se croisent à un moment). Le garçonnet est le fils d'un homme de Nero Padilla (Jimmy Smits). Vêtu de son uniforme, il se rend à l'école après avoir sagement donné un baiser à sa mère endormie et avoir salué son père de retour à la maison.

Tout bascule lorsque l'enfant sort de son sac à dos un cahier rempli de dessins tourmentés, un pistolet mitrailleur et deux chargeurs. Il entre dans son établissement scolaire et se livre à un carnage. On pense immédiatement à Elephant, le magnifique film de Gus Van Sant inspiré la tragédie de Columbine et récompensé par la palme d'Or au festival de Cannes en 2003. Il y a dans l'attitude silencieuse du garçonnet un calme, une détermination voire un sang-froid qui rappellent ceux des deux auteurs du massacre peint par le réalisateur américain.

La scène a provoqué quelques réactions de surprise, voire des critiques, aux Etats-Unis car elle apparaît - d'une certaine manière - gratuite. Elle ne s'inclut pas dans l'arche narrative de l'épisode, ni dans celle plus large de la saison précédente. Les commentaires s'expliquent par le traumatisme encore récent des différentes tueries qui se sont produites l'an passée de l'autre côté de l'Atlantique.

Paradoxe :

Il y a eu bien sûr celle du cinéma d'Aurora pendant l'été, mais il y a surtout eu celle de l'école élémentaire Sandy Hook de Newtown à la fin 2012. Un adolescent a tué 26 personnes dont 20 enfants dans cet établissement d'une petite ville paisible du Connecticut. L'émotion publique fut telle que Barack Obama confia à son vice-président Joe Biden le soin de faire des propositions pour améliorer les contrôles sur l'acquisition d'armes à feu.

Evidemment, la National Rifle Association s'est opposée, vent debout, à toute restriction et a mené une intense campagne auprès des parlementaires pour enterrer le projet. Le premier argument de la NRA était que le port d'arme est un droit constitutionnel. Cela est vrai et incontestable, puisque la mention en est faite dans le deuxième amendement.

L'autre argument - plus contestable et intellectuellement intenable - de la NRA est que les citoyens américains doivent pouvoir s'armer afin d'être en mesure de se défendre contre d'éventuels agresseurs. La conséquence de cette revendication est que la vente d'armes est facilitée et que le risque de les voir tomber entre de mauvaises mains est accru: plus on vend d'armes et plus on risque de se faire tuer. C'est ballot mais c'est comme ça.

La question a semblé préoccuper Kurt Sutter dans ce premier épisode puisque symboliquement Gemma offre au fils de Nero un pistolet à eau. Le regard de ce dernier est tout à fait explicite alors que lui-même n'hésite pas à jouer avec les armes à feu. Tout le paradoxe des défenseurs du port d'arme est contenu dans cette scène. On pense notamment à tous ces faits divers récents impliquant des enfants qui ont tué par accident un parent ou un camarade en se servant d'une arme trouvée chez eux.

Pas sûr pour autant que cela fasse bouger les lignes car la vente d'armes n'est pas seulement une question sécuritaire, c'est aussi un problème économique puisqu'environ 310 millions d'armes sont en circulation aux Etats-Unis (soit une par habitant) et que les attentats de Boston en avril dernier ont été suivis par une forte hausse des ventes.

Fiche technique :

Tournée à Los Angeles par  Sutter Ink en collaboration avec Fox 21 et FX Productions. Producteurs exécutifs: Kurt Sutter, John Linson, Art Linson, Paris Barclay, Chris Collins. Co-producteurs exécutifs: Charles Murray, Kem Nunn. Producteur: Jon Pare. Réalisateur :

Paris Barclay. Scénariste: Kurt Sutter.

Casting :

Charlie Hunnam, Ron Perlman, Katey Sagal, Maggie Siff, Kim Coates, Mark Boone Junior, Tommy Flanagan, Theo Rossi, Dayton Callie, Jimmy Smits. With: Rockmund Dunbar, Drea De Matteo, Kim Dickens, Donal Logue, CCH Pounder

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